Pour cette série d’estampes réalisées en 2017 et 2022 Anne Paulus s’est emparée de cartes anciennes entoilées. Ces documents, que l’artiste a minutieusement sélectionnés, sont des outils qui ont été manipulés, transportés et consultés sur le terrain, lors de voyages ou de batailles. Sur leur revers, qui a absorbé aussi les marques de ces « itinérances », Anne Paulus retrace un autre parcours – celui d’un cheminement, d’une migration, d’une traversée ? – qui serait fait de sables et de terres. Jouant sur les plis et les cassures, elle nous propose des vues, recto-verso, cartes déployées ou entrouvertes, toujours parcellaires en fin de compte, d’une représentation du monde qui interroge l’histoire. Certaines de ces Nova descriptio ont, à leur base, une « remarque marginale », entrelacs de géographies mystérieuses qu’on pourrait assimiler à une prédelle de retable, et qui nous raconterait des histoires aujourd’hui indéchiffrables.